22.9.06

le fleuve des hommes (1)

dessin d.m.



Poussière
après poussière
grain
après grain
le voile
de la rumeur
se tisse
tout d’abord
et longtemps
de petits riens
frissonnants
imperceptibles aux dormeurs
de l’arbre.


Tout fut quiet
en cette nuit
brumeuse,
pas un héros emplumé
pas une femme infertile
n’est venu pleurer
aux racines du monstre
toutes les peines
du monde.







dessin d.m.




De son pied
empalé à la Terre
à son faîte
frisouillant la queue
espiègle
des étoiles filantes,
toute chose
tout être
a dormi
serein
entièrement
de bon cœur.
Tout.


Quelques ronflements
quelques soupirs
quelques câlineries
ont-ils peut-être
taquiné
le froid de la nuit
mais la chape
mélasseuse
du silence
a tout estompé
enseveli
d’une tiède couette
de paix.


On se serait
vautré
encore loin
dans l’aurore
balbutiante
mais le voile
plus dense
plus râpeux
de la rumeur
égratigne
buisson
après buisson
taillis
après taillis
clairière
après clairière
la somnolence
paresseuse
de ce bout
d’éternité.






dessin d.m.




Transportée
par la dernière
brise nocturne,
une espèce
de mastication
lancinante
qui dévorerait au loin
des buissons
épineux et craquants.


Ça lance des
petites notes
sèches
sur un fond sourd
de broiement
d’écrasement.


Ça monte.



« Des hommes sont venus »
texte déposé à SACD/SCALA




av 7 suit

5 commentaires:

Anonyme a dit…

l'appétit du feu? la flamme qui lèche sa proie? vont-ils venir immoler ce doux sommeil, apporter le malheur au pied de ce Dieu fertilisateur?...

Anonyme a dit…

Quand les hommes apparaissent, tout peut arriver, de la vie et de la mort. Des rires et des larmes... Et la vie continue, autrement, peut-être... Merci, Camille, de vibrer pour l'"Arbre". Je suis heureux de t'accueillir en escale dans tes pérégrinatons.

Anonyme a dit…

Un moment de répit...
Une bribe d' éternité...
Mais déjà sournoise, insidieuse, épidémique, la rumeur...
Je parcours ton récit à rebours, Hombre...
Cet illusoire repos ne s' éternisera pas, je le crains et saute dans le lendemain de cette nuit particulière...

Anonyme a dit…

Salut, Kaïkan. Bribe d'éternité... J'ai volé cette image de profond sommeil de paix à tous ces chats qui ont partagé mes éxils et que j'adorais surprendre affalés dans quelque flaque de soleil.

Anonyme a dit…

C'est beau, ça!
Si je devais t'acheter un premier livre, lequel me conseillerais-tu?
Je n'ai pas tout lu encore.

Bisous sur les poils de tes oreilles
librellule